Commentaires bibliques
sur les lectures du Lectionnaire oecuménique révisé

Le 17 février 2002
Premier dimanche du Carême (ANNÉE A)

PRÉSENTATION DES LECTURES

Nous avons développé ces commentaires pour vous aider à comprendre les lectures. Nous vous recommandons de les consulter avec le texte des Écritures ; pour vous aider, nous vous offrons un lien au texte de la Bible de Jérusalem et à celui de la Bible Louis-Segond.
Les extraits sont tirés de l’une de ces deux Bibles, selon ce qui est indiqué en en-tête.

Auteur : © 2002, Chris Haslam

Voir les remarques et les crédits au bas.

 

Genèse 2, 15-17 ; 3, 1-7     (Bible Louis-Segond)

La lecture est extraite d’une légende sur la création de l’humanité ; elle débute juste après la création « des cieux et de la terre » (Gn 2, 4), alors que la terre était semi-aride. Les gens de l’époque croyaient qu’il y avait de l’eau sous la terre. Or, comme il n’y avait pas encore de pluie ni « d’homme pour cultiver le sol » (2, 5), le ruissellement de ces eaux ne suffisait pas à la culture. C’est alors que Dieu a façonné l’être humain (adam en hébreu) « avec la poussière de la terre » et lui a insufflé le « souffle de vie » (2, 7). Dieu plaça cet individu (encore androgène) dans son domaine terrestre d’Éden (2, 8) pour qu’il le cultive et en prenne soin. Dieu stipule qu’il peut manger du fruit de tous les arbres à deux exceptions près : ceux « de l’arbre de la connaissance du bien et du mal » (2, 17), de la connaissance totale et de la compréhension (ou du choix moral), et ceux de la vie (Gn 2, 9 ; 3, 3), c’est-à-dire de la vie éternelle, de la déification. Si l’homme mange de ces fruits, « il mourra certainement » : il sera séparé de Dieu. Puis Dieu offre à cet être humain « une aide semblable » (2, 18) à partir de sa chair. Ainsi sont expliqués les sexes humains (2, 23 – en hébreu : ish et isha).

À ce moment, le couple n’a pas honte de sa nudité, car leur relation avec Dieu est sans reproche. Apparaît alors le serpent, une créature machiavélique (présente dans d’autres récits de l’époque). Il sème le doute dans l’esprit de la femme sur ce que Dieu a réellement demandé, et elle répond incorrectement (Gn 2, 2) puis ajoute « vous n’y toucherez point » (v. 3). Le serpent insinue alors que Dieu essaie de la tromper : elle ne mourra pas, mais jouira de la pleine connaissance et sera « comme Dieu » (v. 5). Cela lui semble irrésistible ; elle mange de ce fruit et en donne à l’homme. Du coup, la nudité devient honteuse, car le couple a rompu sa relation bon-enfant de confiance avec Dieu (v. 8). Dieu distribue alors les punitions pour avoir désobéi à ses ordres (v. 8‑19). Le serpent sera privé de jambes et mangera de la poussière ; la femme cherchera à avoir plus d’enfants malgré les souffrances de l’accouchement ; l’homme devra cultiver la terre « à force de peines » et redeviendra poussière au jour de sa mort ; enfin, les humains et les serpents sont ennemis à jamais. Voilà l’explication de certains principes de la vie. Pourtant, le péché n’a pas modifié les intentions de Dieu : Ève demeure « la mère de tous les vivants » (3, 20) et Dieu protège le couple en leur confectionnant des vêtements. Puis, pour éviter qu’ils outrepassent leurs limites humaines et se prennent pour des dieux, il les expulse d’Éden et les envoie dans le monde ordinaire.

Début.

Psaume 32     (Bible Louis-Segond)

L’auteur nous dit ce qu’il a appris de la vie : le bonheur, c’est de se faire pardonner nos péchés et d’en être acquittés par Dieu, et ainsi d’avoir la conscience nette (v. 2). Puis il rappelle sa propre expérience (v. 3‑5) : il était grièvement malade et souffrait (« ta main s’appesantissait sur moi »), deux signes qu’il s’était aliéné Dieu. (La maladie était souvent perçue comme la punition des péchés.) Il reconnaît ses péchés et ne continue pas dans l’erreur (« je n’ai pas caché mon iniquité » – v. 5) ; il se confesse à Dieu et Dieu lui pardonne. Puis il souligne (v. 6) que ceux qui sont fidèles à Dieu ne risquent pas de mourir lorsque gravement malades. (Les « grandes eaux » sont une image de la mort.) Maintenant, il est donc protégé par Dieu (v. 7). Aux versets 8 et 9, c’est sans doute Dieu qui parle. Il conduira l’auteur dans ses voies en l’instruisant et en le conseillant. Il lui demande de ne pas se comporter « comme le cheval ou le mulet » (v. 9) qui doit être contraint à l’action, mais plutôt d’user d’initiative et d’être ouvert à Dieu. Le verset 11 s’adresse à la congrégation du Temple : réjouissez-vous en l’Éternel !

Début.

Romains 5, 12-19     (Bible Louis-Segond)

Paul affirme que les chrétiens, réconciliés à Dieu, seront sauvés et partageront la vie du Christ ressuscité. Deux notions s’avèrent primordiales. D’abord, la punition du péché originel fut de mourir physiquement et spirituellement (la mort est entrée par le péché – v. 12). En outre, nous péchons nous-mêmes et partageons le péché d’Adam (« tous ont péché »). Paul souligne les contrastes entre Adam et le Christ, qui ont tous deux inauguré une nouvelle ère. Adam a préparé la venue du Christ comme chef de l’humanité (« la figure de celui qui devait venir » – v. 14). Adam a désobéi aux directives de Dieu (« une transgression, l’offense » – v. 14-15). « Le don conféré par la grâce d’un seul homme, Jésus-Christ » (v. 15), diffère remarquablement du péché d’Adam car : si beaucoup sont morts avant la venue du Christ, beaucoup plus de gens (voire tous) sont sauvés par le Christ. En outre, Adam fut condamné à être séparé de Dieu, tandis que le Christ nous met en union avec Dieu (v. 16-18). De plus, « la mort a régné » par le péché d’Adam ; or nous laissons « la grâce et le don de justice » imprégner notre vie. Enfin, le geste d’Adam a conduit une foule de gens au péché, mais le Christ conduira la multitude à la grâce et à « la vie éternelle » (v. 21). (Les versets 13-14b sont un a parte : avant que Dieu donne la Loi à Moïse, les hommes n’étaient pas redevables de leurs péchés, même s’ils mouraient.)

Début.

Matthieu 4, 1-11     (Bible Louis-Segond)

Marc n’a retenu que les faits historiques essentiels des versets 1, 2 et 11c. Les disciples ne savaient probablement rien des détails du procès de Jésus, car la tentation est essentiellement une lutte intérieure avec sa propre conscience. Les « quarante jours » nous rappellent Moïse et Élie qui ont tous deux jeûné quarante jours pour se préparer à jouer leur rôle d’agent de Dieu auprès d’Israël – comme Jésus. Les trois tentations proposées à Jésus par le diable (« le tentateur » [v. 3], « le diable » [v. 5], « Satan » [v. 10]) sont autant d’occasions de pécher contre le grand commandement de Dt 6, 5 : « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force ». Le coeur est le siège de la volonté, de la conscience ; l’âme désigne la vie et la force, la puissance et les biens. Toutes les réponses de Jésus sont tirées du Deutéronome. Changer les « pierres » (v. 3) en pain eût été entrer en rébellion contre la volonté divine, car Dieu a fait les pierres en pierres et le pain en pain. Jésus affirme que « la parole de Dieu » (v. 4) est la nourriture suprême. La « ville sainte » (v. 5) est Jérusalem ; un pinacle dominait probablement la cour du temple et la profonde vallée de la Kidron. Jésus répond que de tester la protection divine en risquant inutilement sa vie est un pastiche du véritable martyre... et de son sacrifice ultérieur. Le diable, personnification des forces du mal, invite Jésus à préférer fortune et puissance personnelles plutôt que l’amour de Dieu (v. 8‑9). À cela Jésus répond : Dieu est le seul dieu que l’on doit adorer et servir (v. 10). Ces détails permettent de souligner que Jésus est le parfait adorateur de Dieu, l’Israélite idéal.

Début.

 

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© 2002, Chris Haslam
Mis à jour le : 2002-02-11